« Je marche pieds nus sans savoir ce qu'il y a devant, dans les braises encore chaudes de ton cœur de bois. »
Le Boutefeu, Intraordinaire
Intraordinaire raconte l’histoire d’un amoureux mélancolique qui flâne dans la ville, perdu entre ses rêves et la réalité, avant de retourner dans ses terres. L’album concept s’ouvre sur un chapitre du roman L’Aiguilleur (Porté disparu), suivi de neuf chansons-chapitres.
Porté disparu, je flânais dans la ville, à la dérive, lorsque tu es apparue. Jusqu’où irons-nous, ensemble, avant que Le Boutefeu ne fasse tout exploser, avant qu’une pluie de tisons tombe sur La Rivière endormie? Peu à peu, l’écho de ta voix s’efface sous le crépitement d’un disque de 1977 qui tourne dans ma tête. J’en parcours les sillons afin d’échapper à Miss Canicule, pour sortir enfin de sa torpeur. Alors, obstiné comme un Grammia Virgo affrontant la fin du monde, je foncerai dans l’œil de La Tempête, me laissant emporter au loin, vers l’est, à plus de 140 km de la ville, quelque part dans les brumes de la Nuit n° 27. Sans souvenirs, je me réveillerai à l’orée de la forêt de Mékinac.
Cet album indépendant est le fruit d’un long travail, d’heureux hasards et de rencontres avec de formidables collaborateurs : Norman Lachapelle à la basse, Stéphane Crytes à la batterie, Martin Bournival aux claviers, Amélie Lamontagne et Camille Paquette-Roy du quatuor ESCA aux cordes, Dany Roy et Diane Whitmore aux vents, Tomoko Takase à la voix ainsi que Patrick Goyette au mixage et Richard Addison au matriçage.
Au-delà de la musique et des mots, en tendant bien l’oreille, vous pourrez peut-être entendre : un chevreuil passant près du studio pendant une impro à la batterie, la voix unique d’un piano inventé fait de mécanismes récupérés, le chant d’un geai bleu en colère, des craquements de plancher, des harmoniques, des respirations et des bruits de doigts, des cigales chantant la canicule en ville, le clic de changement de vitesse de l’orgue Hammond, un camion qui passe, un répondeur parti au mauvais moment, des grenouilles et des rénettes printanières dans la tourbière (avec une partie de hockey en arrière-plan) et un téléphone de Tokyo.